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Pêche et littérature, "nature writing", livres de pêche.

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Un blog pour parler de pêche et de littérature. Pour contempler les rivières et les lacs, leurs poissons.

Avatar : Chamane partiellement transformé en poisson (peinture rupestre San)

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Mark Kingwell, De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques.

Mark Kingwell, De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques.Mark Kingwell, De la pêche à la truite et autres considérations philosophiques, Essai WYZ, 2016
(Catch and release, Trout fishing and meaning of life)
 
Décider de se mettre à la pêche à la mouche est certainement une idée aussi saugrenue que de vouloir commencer une carrière de chanteur lyrique à un âge avancé, c'est pourtant la décision prise par l'auteur. Somme toute, on peut le comprendre, il y a pire idée que celle-ci. Kingwell nous livre son chemin vers la réalisation de l'idée.
 
« La pêche comme philosophie est érigée sur
une fondation d'apparentes contradictions,
 dont la plus évidente est qu'on ne peut savoir
qu'elle vaut la peine d'être vécue
 avant de savoir qu'elle vaut la peine d'être vécue » M. Kingwell.
 
On peut le suivre, en effet, on peut même se perdre avec lui dans ses pérégrinations intellectuelles ou sociologiques. Selon Kingwell, la pêche à la mouche permet de réfléchir au sens de la vie car celle-ci dans différentes expériences du quotidien peut très bien être résumée par la pêche. Un itinéraire qui ma foi ne m'a pas fait rêver. L'auteur ne revient pas de cet autre monde, de l'autre rive avec sur la face les stigmates d'une vie où l'on rencontre plus de poissons que d'êtres humains, ou la conversation avec les poissons est finalement plus intéressante que celle des humains. Un William G. Tapply dans A fly fishing life écrit « j'aime pêcher. Quand je ne peux pas pêcher, je pense à la pêche ». Tout jeune, il rêve du Walden de Thoreau, il passe un temps fou au bord de l'eau, affronte les moustiques, les intempéries, les échecs. Voilà un type qui revient uniquement de l'autre rive pour nous dire que là-bas c'est drôlement mieux. Que la compagnie des poissons est bien plus sympathique, amusante et infiniment plus pourvoyeuse de plaisir en tout genre qu'une vie d'homme urbain et connecté.

Kingwell m'a emmené dans ses considérations de professeur de philosophie, il intellectualise la pêche, la soumet à des conceptualisations plus ou moins profondes, la rationalise à coups de sociologie, de sémantique et il m'a perdu... Certes, on peut le retrouver de temps en temps au détour d'un chapitre car il aime la pêche à la mouche et quand il  la définit comme « une technique subtile au service de l'échec » on sourit mais toute la problématique du livre est résumée par cette expression. Il n'est pas du côté de la mouche, pas du côté de son invention, de sa fabrication, pas du côté de l'artefact qui fait se joindre le monde de l'en-deça et de l'au-delà si l'on prend le double point de vue du poisson et du pêcheur. Il manque cette sensualité que le pêcheur a intégrée à force de vivre les saisons, de noyer le regard dans les ondes et les nuages, de hâler son teint par le soleil et les réverbérations brûlantes qui creusent les rides à petit feu.
 
« Les écrivains et les pêcheurs tendent tous les deux à terminer la partie productive de leur journée
avec de l'alcool et des discussions animées...» M. Kingwell.
 
Il manque la contemplation des poissons bien que son penchant pour le no kill à la fois éthique et esthétique le rende subitement sympathique. Il écrit : « on peut simplement dire que ce n'était pas élégant (de tuer la truite), qu'il manquait la justification propre à la pêche avec remise à l'eau, propre à maintes activités de la vie, à savoir la beauté ». Malgré tout, la pêche à la mouche semble vue de l'extérieur comme par un regard touristique. Je reprends pour vérifier ce qu'écrit Kim Barnes, une femme écrivain auteur de nombreux livres remarqués aux Etats-Unis et qui pêche. Elle écrit dans American writers on fly fishing au chapitre Why i fish : «  Si vous êtes un pêcheur, vous connaissez ce sentiment, vous savez qu'ici, juste là, un gros poisson réside. Vous croyez que si vous faites tout ce qui est juste - si vous êtes assez intelligent, assez prudent, assez patient, si vous êtes vrai d'esprit et pur de c½ur - le poisson va monter. » La pêche, et c'est une femme qui l'écrit, est une expérience totalement orgastique, du gobage à la touche, de la berge à l'entrée dans l'eau, de l'étau au n½ud final de la mouche au bout du bas de ligne.

C'est une expérience à laquelle on soumet sa vie, une allégeance à un pacte enthousiaste et toujours renouvelé. Car la pêche à la mouche vaut autant que l'amour lui-même et, sans exagérer, je pense qu'elle rend l'amour encore plus beau !

 Pêche et littérature, nature writing, livres de pêche.
 Sylvain & Ludovic Massé, Lam la truite, Livre de nature et poème de la rivière

Martti Linna, Le Royaume des perches
Chrisitan Plume, La truite et moi
Eric Audinet, Jean-Luc Chapin, Pêcheur
Peter Heller, Peindre, pêcher et laisser mourir
Jean-Marie Rouffaneau, Histoires de pêche, Rabouin
Chamane51, Le Guide (souvenirs des Hébrides)
Numa Marengo, La pêche et Platon
Philippe Cortay, Les murmures du Versant
Serge Sautreau, Après-vous mon cher Goetz
Maurice Constantin-Weyer, La chasse au brochet
Denis Rigal, Eloge de la truite
Jean Rodier, En remontant les ruisseaux
Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche
Henri Bosco, Malicroix
Henry David Thoreau, Journal (22 octobre 1837-31 décembre 1840)
Laurent Madelon, Plaisirs de la pêche en montagne
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John Gierach, La-bas les truites...
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J. de Lespinay, Si vous prenez la mouche . . .
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Brève histoire de pêche à la mouche de Paulus Hochgatterer
Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
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L'enchantement de la rivière de Philippe Nicolas
Le Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche de John Gierach
Partie de pêche au Yemen de Paul Torday
Le Testament d'un pêcheur à la mouche de John D. Voelker

Tags : Pêche à la mouche, William G. Tapply
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#Posté le mardi 08 septembre 2020 09:15

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Laponie , août 2020.
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#Posté le lundi 24 août 2020 06:09

Sylvain & Ludovic Massé, Lam la truite, Livre de nature et poème de la rivière

Sylvain & Ludovic Massé, Lam la truite, Livre de nature et poème de la rivière
Sylvain & Ludovic Massé, Lam la truite, Livre de nature et poème de la rivière,
Ed. Pierre Mainard,
1938, mai 2017.


 
Ai-je rêvé ? comme un chamane, voyageur des mondes, de ceux que l'on voit et de ceux que l'on aimerait imaginer au moins une fois ou peut-être même y plonger les yeux ouverts pour toujours. Ce petit livre vous emmène dans celui dont nous rêvons tous. Il nous y emmène doucement comme un conte pour enfant lors de la veillée pour amener la douceur à la nuit. Il nous y conduit par la beauté du poème d'une nature sauvage, âpre et violente.







« La Teste avait atteint les os de la terre et y collait sa chair souple ...
Mais lorsqu'elle était montée et avait poussé ses tourbillons dans les campagnes,
Les truites avaient fui vers les confluents. »
S. & M.  Massé, Lam, la truite.

Peut-être la vallée du Vallespir, Vallis espera, « vallée sauvage » pour les Romains étonnés certainement de voir ces petits fleuves ne connaître que le dénivelé et la pente raide, pas de méandre et de limon, des cascades et la roche pour arriver plus vite à la mer. Non loin de là, peut-être est-ce la vallée de la Tête, en haut lacs glacés d'un bleu lavé, roche nue râpée de vent et de nuages éclatée par le gel et le soleil. Plus bas les pins à crochets et les pins sylvestres se battent à l'escalade devançant les vignes et les vergers. Toutes ces montagnes sont des roches soulevées par une force monstrueuse et les cours d'eau de S. et M. Massé, qui sont des liens plus puissants encore, les enserrent sur leur socle.
Ce n'est pas l'eau guillerette du poète urbain, cette eau c'est le marteau du forgeron, c'est l'embâcle dévastatrice, c'est la force puissante de l'orage précipité sur des barrages rompus. Et pourtant, c'est aussi la cascade qui murmure ses secrets aux arbres et les fleurs les écoutent en cachette, c'est le gouffre sombre aussi secret qu'une malle aux trésors, des profondeurs insondables de sépulcre et l'eau mince des plages adoucies qui font les miroirs que les truites viennent troubler en venant y gober.
Les paysages sont ensourcés  dans un Eden fait de minéralité, de pentes et d'eau bouillonnante. Par bonheur, les auteurs ont échappé à la fascination. En effet, une autre tradition s'exprime Outre-Atlantique avec Barry Lopez dans Le chant de la rivière qui évoque l'oubli de soi provoqué par l'étrange magnétisme de la rivière. Un jeune homme pratique dans les eaux de la Sweetgrass River de longs jeûnes et des ablutions. L'auteur le voit escalader une chute d'eau tombée du ciel puis se jeter du haut et transpercer la surface de l'eau dans un grondement sourd et disparaître. La rivière permet de passer sur l'autre rive, de l'autre côté du monde comme une révélation de la vie que la rivière a dépouillé de son superflu. C'est par elle aussi qu'Annie Dillard dans Pèlerinage à Tinker Creek nous amène à l'oubli de soi par l'observation minutieuse de la nature et de la rivière en particulier dont la grâce hypnotique et le miroitement hallucinant des surfaces vous aveuglent et installent le vide en vous. De la même manière, dans Apprendre à parler à une pierre, elle ajoute pour finir « ... l'eau s'est toujours refermée sur toute chose, dans la littérature et la réalité, comme si cela n'avait jamais existé ».

« Des fulgurations éclairaient les horizons livides,
puis s'éteignaient avec lenteur.
Le jour, cerné, s'agenouillait. »
S. & M. Massé, Lam, la truite.

Différemment, tout conduit dans les compositions paysagères des frères Massé à un ensourcement de la mémoire. Comme André Dhôtel en ses terres ardennaises lorsqu'on lui demandait les raisons de son enracinement, il répondait « l'eau qui court », impliquant que sa plus vive expérience de la terre était celle des rivières ! Bien que géographiquement opposées, leurs mémoires sont riveraines. Ils sont rares ces hommes-là ! Même Genevoix, je crois, ne fut pas autant pénétré par l'être de la rivière : c'était un peintre certes et les nuances que la Loire miroitait, il les connaissait toutes, mais malgré tout l'homme l'emportait et son naturalisme était fait de pâte humaine qui finissait par avoir raison des courants et des berges. En fait, le fleuve et l'homme avaient tissé une histoire commune. Chez les Massé le cours d'eau a une âme, un c½ur, une essence même, qu'il faudrait s'amuser à vouloir trouver. Mais on les devine avec le style employé, lyrique, grandiose à mon sens, poétique et tendre aussi parce que l'on peut s'émouvoir et parce qu'il y a des confluences de paysages et de styles qui saisissent le coureur des berges et le pêcheur d'eau vive que l'on est ; ceux-ci ont des voix de prophètes parlant la langue de la rivière, d'aèdes jouant d'un instrument à cordes d'eau, inspirés d'une eau qui fait la vie parce qu'ils l'on regardée inlassablement comme une amoureuse, parce qu'ils l'on bue à se nouer la gorge, parce qu'ils l'ont rêvée sous le rideau des paupières fermées, parce qu'ils l'ont maintes fois traversée et qu'elle aussi, finalement, les a traversés. Je ne peux m'empêcher de relire, le long poème de Ludovic Janvier, Des rivières plein la voix. Il avait tout compris aussi. Les Massé parlent d'eau car « la rivière est un état de paroles » écrit-il et qui remonte à loin « sur l'enfant de la soif à jamais, lorsque l'eau claire est mémoire de voix, qui vous pose contre le c½ur, un large couteau de silence » et qu'il plonge loin en vous « Avec leurs noms de femmes claires, avec leurs noms de femmes lentes, le parler des rivières en France, met en bouche un bruit de soupir » écrit-il encore. Il y a pareillement dans l'écriture des frères Massé ce fluide, l'influx, le flux d'une eau lente, insinuée, mais aussi la caracole d'une eau revêche et la cataracte d'eau furieuse. Finalement, leurs rivières chantent à travers eux une langue que l'on avait oubliée, puis à leur tour, ils déploient en nous un paysage aussi amplement que le ferait un triptyque ouvert le soir de Pâques dans la fébrile impatience de la résurrection.


« Lam et Lum virent passer et repasser dans leur royaume ébloui ces bulles claires,
Semblables aux furtifs passages de la lune entre les nuages ... »,
S. & M. Massé, Lam, la truite.

Il y a Lam, la truite, Lum son compagnon, Bécard le vieux mâle. Et puis Cinglo et Mérula les merles du torrent, Saphie le martin pêcheur, Bufflot le rat d'eau, Servollan le lucane et tant d'autres. Tous ont un nom, la rivière a un nom, les cascades, les gouffres, les plages aussi ont un nom ; mais aucun ne parle, le récit n'est pas un conte dans lequel l'auteur place ses intentions et ses mots dans la bouche des protagonistes. Procédé facile pour qui veut faire la morale. Les frères Massé réunissent par la proximité sonore des trouvailles patronymiques la petite famille de la rivière (le petit peuple de la rivière dirait Elisée Reclus dans une vision communautaire dans laquelle l'homme n'est pas exclu) pour en faire un récit dramatique, celui du cycle de la nature. Un immense voyage fait de montaisons et de dévalaisons, de chasses, d'esquives, d'accouplement et de mort. Tout exprime la force de la nécessité, l'âpreté de la survie en milieu fluide, où constamment la vie se démêle de la mort. Lam la truite est taillée pour frapper et fuir, gober et fourrager, patienter et jaillir. Les observations sont tellement minutieuses que l'ouvrage pourrait être une histoire naturelle de la truite des torrents et en même temps ouvrage d'entomologie. Antoine Vavon, dans La Truite, ses m½urs, l'art de la pêcher publié en 1927, une dizaine d'années avant la parution du livre des frères Massé fait de la description de la truite et de son biotope une étape obligée. Pierre Barbellion, vingt ans plus tard, en fera de même avec plus de science encore dans Truites, mouches, devons. Eloges d'un poisson racé, né pour les fulgurances, il reste cependant un poisson à pêcher, à leurrer, à prendre. Les frères Massé laissent la liberté à leurs truites, l'ombre du pêcheur ne surplombe pas la surface de l'eau, tout juste un crime commis sur Bécard le vieux mâle qui prendra un plomb dans la tête pour satisfaire les restaurateurs, plus bas dans la vallée.
C'est donc un monde sauvage, vierge, dans lequel règne la nécessité aveugle et froide. Mais cette nécessité est dessinée avec tant de poésie, de lyrisme et même d'amour que l'on peut tout aussi bien lire un bestiaire caché et fantastique que les frères Massé ont réussi à nous révéler. Ils enchantent ce que l'on peut oublier d'être parfois lorsque nous sommes au bord de l'eau : des rêveurs. 

Chamane51 le 30/09/2019
Article sur le site : Pierre Mainard éditeur 

18, rue Émile Fréchou, 47600 Nérac 
Tél/Fax : 05 53 65 93 92 
E-mail : mainardeditions@free.fr

 
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#Posté le lundi 30 septembre 2019 16:25

Modifié le samedi 12 octobre 2019 02:19

Nymphe Javi body tungsten JMC

Nymphe Javi body tungsten JMC

 

1ère étape : Série nymphes javi body tungsten, 4,5+3,5+2,5 mm sur hameçon Kamazan 12,14,16. Dubbing brush hare'e ear plus, tinsel, fil de cuivre
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#Posté le samedi 16 mars 2019 05:45

Martti Linna, Le Royaume des perches.




Martti Linna, Le Royaume des perches.
Martti Linna, Le Royaume des perches, Ed Babel noir, 2015
 
 
Un tableau de Jérôme Bosch peut suffire à vous hanter quelques jours et à vous hypnotiser suffisamment pour voir passer votre vie devant vos yeux ouverts, afin de savoir s'il n'y a pas quelques fautes impardonnables en tout cas assez graves pour vous expédier de l'autre côté de la toile. Celle de M. Linna est un lac finlandais, perdu et encadré d'une forêt sombre. Un pêcheur à la cuiller et aux leurres du nom de Hilpo à l'âme triste et criminelle, passe son temps dans sa barque à traquer la plus grosse perche du lac. Les divinités des temps anciens, des mythologies finlandaises dites primitives, sont invoquées à défaut d'être convoquées. Athi, dieu de la pêche, ou les Ondins, à la fois torse d'homme mais à la terminaison caudale écailleuse, constituent des reliquats merveilleux mais trop éthérés, trop brillants, trop beaux.
Hilpo a une femme, assez soumise pour tolérer des boîtes d'asticots dans le frigo, assez résignée pour accepter les longues absences de son mari, assez passive pour accepter des têtes de poissons accrochées au mur du salon en guise de trophée. Celle-ci disparaît, ainsi que sa s½ur tout comme le fils du gérant du camping, le lac étant assez grand et ses eaux assez profondes et vaseuses pour les inhumer d'une lourde chape liquide au Royaume des perches. Oubliez les perches rutilantes d'un J.-J. Audubon et leurs coulures d'or, leurs reflets d'émeraude et les cuivres brillants d'un H.-D. Thoreau. Elles prennent ici dans le lac d'Hilpo des allures de spectres capables de pénétrer dans vos rêves pour les transformer en cauchemar. Des bans de perches décapitées peuvent tourmenter le dormeur en réclamant leurs têtes. Elles viennent d'un royaume tout aussi froid et glauque qu'une morgue, sauf qu'à la morgue on ne peut pas servir d'appât pour la pêche, du moins en principe.
 
Martti Linna, Le Royaume des perches.


«  Mon carnet de capture est resté là-bas avec mes cannes et mes moulinets.
Nom de Dieu ! Sa femme avait disparu...
et le pauvre bougre ne se souciait que de son matériel de pêche. »,
Martti Linna, Le royaume des perches.


La quête mystique du trophée se perd en coup de rames, en pontons glissant et en hameçons triples plantés dans la bouche. La pêche au mort manié n'a jamais aussi bien porté son nom et ce n'est pas le diable qui tient la canne. Hilpo a perdu son âme, il ne l'a même pas vendue. Il s'est laissé allé sans même penser revenir. Tout est poisson, les femmes et les hommes ressemblent à des brochets corpulents lents à mourir parce que difficiles à tuer ou à des brèmes aux lèvres molles, méprisables, mangeuses de vase qu'Hilpo ne prend même pas soin de tuer. Lui-même est poisson, « une saloperie de poisson. Il baise comme un poisson » dit de lui Seija sa belle-soeur qui fut un temps son amante. Il offre à sa femme le jour de son mariage une cuiller Procatch n° 4 de chez Rapala montée en broche, les triples en moins tout de même. Beau cadeau certes mais qui ne vaut pas une belle alliance si les circonstances comptent encore un peu.
Linna opère une hybridation de son héros et des personnages secondaires. Ils ne sont plus du genre humain, la ramification est accidentelle mais prévisible. Un temps trop long passé à pêcher loin des hommes peut abîmer le comportement, et si la sympathie pour les poissons n'était pas sans borne je supposerais qu'Hilpo est le chaînon manquant vers une anormalité monstrueuse. Trop poisson pour être humain mais trop humain pour être poisson. Le dérèglement de l'âme met en route la combinatoire de l'hybridation que Jérôme Bosch peint dans son tableau sur l'Apocalypse visible au musée Groeningue de Bruges. Ses hybridations mi-homme mi-poisson ne sont que les avatars diaboliques et démoniaques de nos turpitudes qui viennent nous saisir sans aucune échappatoire possible. Le dérèglement du monde n'est que le résultat de notre action déréglée.

Martti Linna, Le Royaume des perches.

«  La cuiller tomba droit dans la bouche ouverte d'Osmo.
Elle s'enfonça profondément.
Les hameçons de la Clipper étaient situés au niveau des nageoires dorsale, ventrale et caudale. »,
Martti Linna, Le Royaume des perches.
 


C'est ce que l'auteur appelle le « complexe des percidés », à peine plus compliqué que celui d'Oedipe. Mettez-lui des nageoires, des ouïes, une tête et une paire d'yeux et cela peut faire l'affaire. Vous commencez par préférer les eaux froides, profondes et sinistres, vos yeux deviennent livides, votre peau s'amollit et devient squameuse, s'en est fait de vous, vous êtes passé de l'autre côté, du côté du Royaume des perches où vous courez comme un fou quelque part dans l'Apocalypse de Jérôme Bosch poursuivi par des poissons scie ou des baleines aux dents de lames. Hilpo n'aime rien de plus que son lac qui ne le prenait jamais à l'improviste au contraire des rivières si changeantes et des cailloux glissants. Ses eaux sont sans reflet et la barque d'Hilpo avance en glissant comme celle de Caron le nautonier qui met l'enfer à la portée d'un coup de rame. La thèse de Bachelard dans L'eau et les rêves est que l'eau met à jour les affres de l'âme et que les eaux profondes sont la matière du désespoir, une invitation à mourir. C'est pour cela certainement qu'Hilpo transforme son lac en cimetière.
Alors donc, méfiez-vous si vous préférez les grands lacs, les rivières, les ruisseaux, les étangs, la mer ou si vous les préférez tous, interrogez-vous, car cela dit quelque chose de vous, de votre âme et que vous vous approchez de l'autre monde et peut-être même que vous y êtes déjà..,
 
Martti Linna, Le Royaume des perches.
« Tu es poussières et tu retourneras à l'eau
dit-il d'une voix si basse que le policier ne pouvait l'entendre. »,

M. Linna, Le Royaume des perches.
Chamane51 le 21/02/2019
Pêche et littérature, nature writing, livres de pêche.

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Peter Heller, Peindre, pêcher et laisser mourir
Jean-Marie Rouffaneau, Histoires de pêche, Rabouin
Chamane51, Le Guide (souvenirs des Hébrides)
Numa Marengo, La pêche et Platon
Philippe Cortay, Les murmures du Versant
Serge Sautreau, Après-vous mon cher Goetz
Maurice Constantin-Weyer, La chasse au brochet
Denis Rigal, Eloge de la truite
Jean Rodier, En remontant les ruisseaux
Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche
Henri Bosco, Malicroix
Henry David Thoreau, Journal (22 octobre 1837-31 décembre 1840)
Laurent Madelon, Plaisirs de la pêche en montagne
René Hénoumont, Le jeune homme et la rivière
John Gierach, La-bas les truites...
Jacques-Etienne Bovard, La pêche à rôder
J. de Lespinay, Si vous prenez la mouche . . .
Sophie Massalovitch, Le goût de la pêche
Serge Sautreau, Le rêve de la pêche
Sean Nixon, Les Nuits du Connemara
Pierre Clostermann, La prière du pêcheur
Pierre Clostermann, Des poissons si grands
Pierre Clostermann, Mémoire au bout d'un fil
Pierre Clostermann, Spartacus, l'espadon
Maurice Genevoix, Tendre bestiaire
Maurice Genevoix, Rémi des Rauches
Jim Harrison, Gary Snyder, Aristocrates sauvages
Pierre Perret, Les poissons et moi
John Gierach, Même les truites ont du vague à l'âme
Pierre Affre, La vie rêvée du pêcheur
Jean-Pierre Comby, Rêves de pêcheur
Henry D. Thoreau, Walden, préface de Jim Harrison
Bartolomé Bennassar, Les rivières de ma vie, Maurice Toesca, Rêveries d'un pêcheur solitaire.
Cormark McCarthy, La route
William G.Tapply, Casco Bay, Dark Tiger
Histoire d'ombres, Hervé Jaouen
Les pieds dans l'eau, René Fallet
Elisée Reclus, Histoire d'un ruisseau
Justin Cronin, Quand revient l'été
Les Ardennes à fleur d'eau, Terres ardennaises
La mouche et le Tao, Philippe Nicolas
Brève histoire de pêche à la mouche de Paulus Hochgatterer
Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
La femme truite de Vincent Lalu
La grande rivière au coeur double, Ernest Hemingway
L'enfant et la rivière d'Henri Bosco
L'enchantement de la rivière de Philippe Nicolas
Le Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche de John Gierach
Partie de pêche au Yemen de Paul Torday
Le Testament d'un pêcheur à la mouche de John D. Voelker

Tags : Perche, Leurre, Lac, Gaston Bachelard, Jérôme Bosch
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#Posté le jeudi 21 février 2019 16:14

Modifié le jeudi 21 février 2019 16:42

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