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Pêche et littérature, "nature writing", livres de pêche.

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Un blog pour parler de pêche et de littérature. Pour contempler les rivières et les lacs, leurs poissons.

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Philippe Cortay, Les Murmures du Versant


Philippe Cortay, LesPhilippe Cortay, Les Murmures du Versant Murmures du Versant, Éditions Les Nouveaux auteurs, 2011
 
 
Le pays d'en haut est toujours entouré de nuages autant que de mystères, ses truites en sont encore plus merveilleuses. Un roman n'est jamais de trop pour raconter cela. Il faut savoir se donner du temps, s'accorder une respiration, ouvrir une parenthèse pour lire ou entendre les murmures que la montagne a bien voulu révéler à Philippe Cortay. Montagnard lui-même, il vit maintenant à Chamonix. Il se décrit lui-même comme un pêcheur, descendant d'une lignée immémoriale de pêcheurs-chasseurs ...

« Le coq de bruyère, le chamois et la truite sont sacrés sur le versant du soleil.
Et il n'est pas né, l'énarque qui fera changer les habitudes des gars du pays .»,
Philippe Cortay, Les Murmures du Versant.

On ne sait pas grand chose de sa montagne, quelque part dans les Alpes, l'Alpe, le haut pays, là-bas, là-haut dans la lumière froide et scintillante. Il y a une vallée, des maisons de pierres et de bois, des prairies, un chaos de roches, des sentiers pentus de muletiers ou de contrebandiers ou de braconniers. Des lacs comme de grands yeux bleus dans le bleu immense du ciel. Des paysans dont on ne sait plus s'ils ont fait la montagne à leurs mains ou si c'est le contraire. Point de paysage sans paysans dit-on ! Ceux de Philippe Cortay sont des taiseux, durs à la tâche, âpres aux gains, économes en tout et toujours entiers dans leurs sentiments et leurs violences. Tout un monde où vivre s'apparente souvent, en tout cas dans son roman, à survivre. Il y a Jean, jeune professeur qui se souvient des récits de l'Ancien. Un monde enfoui sous les sédiments de la mémoire surgit peu à peu. On y pêche évidemment, les truites font l'ordinaire mais leur pêche ne l'est jamais. C'est certainement dans le haut pays que la pêche à la Mouche voit le jour. Créée de toute pièce par la nécessité, l'isolement, la rigueur de l'environnement. Il y a toujours un coin dans le mazet pour ces choses, l'étau forcément peut-être même en bois, des hameçons fort de fer, des plumes trouvées dans le poulailler, quelques brins de laine de couleur tirés du tricot, la mouche est paysanne, rustique, sèche dans la première dérive puis noyée en fin de coulée. On l'imagine fournie, dodue et hirsute comme les mouche de A. de Bompuis que l'on peut voir dans le livre d'Edmond Ardaille. Agitée au bout d'un long fil attaché à une gaule en noisetier puis en bambou refendu dans le livre de Cortay. C'est une bouchée providentielle pour les truites de torrent qui savent d'instinct qu'il ne faut pas laisser passer la chance... Il y a la chasse aussi, inséparable de la vie paysanne, qui peut comme la pêche, faire la renommée dans le pays. Il n'y a pas si longtemps un Tony Burnand nous régalait de ses histoires de pêche et de chasse, au style concis parfois même simple, ponctué de quelques anglicisme glissés discrètement, comme en s'excusant car la pêche à la Mouche passe désormais par les maîtres anglais. Pas de frontière entre l'une et l'autre, pour Burnand, la pêche à la Mouche c'est faire mouche, toucher le centre de la cible, la mire c'est le gobage en son centre. Pêcheur, chasseur, même visée, mêmes objectifs : observer et toucher. Voilà ce que Burnand écrit en substance dans Les savoirs de la pêche à la mouche et que Philippe Cortay relate avec un naturalisme certain. Alors, la truite finit souvent dans le panier, ou cuite le soir, au bivouac, sur des pierres plates posées sur les braises. Quoi de meilleur après une journée à marcher, grimper, escalader ? La truite est tuée, sa chaire est bonne, nourricière, c'est aussi simple que cela. C'est peut-être chez Daniel Taboury dans À Contre-Courant, Tableaux de pêche qu'il décrit le geste, à la fois de manière clinique et poétique, qu'il dessine une nature morte qui resterait à peindre si c'était encore à la mode : « ... efficacité presque médicale du geste pour tuer et la glisser précautionneusement dans le panier sur les dentelles de fougères où s'accrochent désespérément des cuillers en vrac échappant aux bobines gluantes des nylons perruqués. » On me pardonnera cet extrait, mais nous le savons, la pêche c'est aussi cela, une prédation qui doit être raisonnée par la nécessité, autrement dit, très occasionnelle. D'ailleurs, Philippe Cortay fait également du no kill une pratique régulière, presque coutumière et surtout générationnelle. La pêche même enracinée devient sport « un combat de gentleman, avec un fil suffisamment fin pour laisser sa chance au poisson » écrit-il. On croirait lire Pierre Clostermann ou Lee Wulf. La vie du haut de pays s'écoule ainsi, selon les saisons sempiternelles, le temps s'étire en un cycle immuable contrarié parfois par les aléas de l'histoire dont les drames et les énigmes trouvent leurs résolutions à la fin du roman.

« Des profondeurs de sa jeune mémoire remonta le souvenir du jour où l'Ancien et lui étaient partis traquer la truite dans la gorge sous le lac »,
Philippe Cortay, Les Murmures du Versant.
Philippe Cortay, Les Murmures du Versant
http://society6.com/mtzion/yinzer-trout_print#1=45

Il y a chez Cortay une dimension qui fait de la pêche une sorte de madeleine de Proust. Les souvenirs enfouis surgissent lentement au récit d'une partie de pêche. La mémoire revient au grè des sensations multiples et surprenantes de la touche, un monde renaît par la pêche, il est maintenu vivant par elle et en même temps la mémoire retrouvée donne un sens affectif au présent. Cortay affirme que la pêche est apprentissage, confiance, partage, pur plaisir car c'est un monde autonome dont les frontières avec le monde réel le rendent encore plus distant, plus incompréhensible, plus inconfortable, plus incertain. La pêche et ses moments créateurs s'inscrivent dans l'effort musculaire de tout un corps, la tension psychologique d'un esprit qui, tendu vers un poisson insaisissable et invisible, s'imprime au plus profond de la mémoire, les signes que l'intelligence excitée à son plus haut point tentent d'interpréter, donnent sens au moment présent, font exister, durablement, essentiellement. La pêche fait mémoire, récit autobiographique, non pas parce que l'on raconte mais parce qu'elle fait le lien, le fil conducteur, qu'elle relie les générations en cordée, qu'elle rassemble les traces éparses, les mosaïques de souvenirs, qu'elle fait tableau. SCRIBITUR AD NARRANDUM, NON AD PROBANDUM (...), «  On écrit pour raconter, non pour prouver » indique Daniel Taboury dans l'ouvrage déjà cité. Taboury se souvient alors de ses amis grâce à une partie de pêche sur le Thaurion dans la Creuse, la Rigole du Diable (que j'ai parcourue aussi), il se souvient de Daniel Maury, Gilbert Bordes, Charles Gaidy, Jean-Pierre Comby et d'autres. Est-ce un hasard s'il écrit des instantanés, de courts textes pris sur le vif qui sont comme des polaroïds ? C'est peut-être Tony Burnand qui apporte une réponse, en tout cas je la prends comme telle lorsqu'il écrit à la fin de son livre Les savoirs de la pêche à la mouche, que celle-ci permet « de revivre par l'esprit mille et un moments heureux ou malheureux d'une carrière anormalement étendue dans le temps et dans l'espace. » et il ajoute : « Et qui ne serait jamais finie... »

Chaque partie de pêche est une fraction d'éternité, qui reliée à une autre puis à une autre encore, fait un parcours de vie. Cortay nous hisse sur ses montagnes et tout là-haut on voit plus loin ... plus loin en nous.

« Il se jura de vivre comme ça toute sa vie. Dans la nature, avec son chien, sa canne et son grand-père à ses côtés pour lui raconter des histoires, dans ce cercle magique sous les étoiles, que son grand-père appelait la “galaxie du pêcheur” ».
 
« Ils pêchèrent quatre truites chacun. Cela prit un peu plus de temps pour l'Ancien. Sans doute davantage de souvenirs habitaient-ils sa mémoire »,
Philippe Cortay, Les Murmures du Versant.
Philippe Cortay, Les Murmures du Versant
http://backpacksandmountaintops.tumblr.com/post/83584290052
Chamane51 le 31/10/2014

Pêche et littérature, nature writing, livres de pêche.

Serge Sautreau, Après-vous mon cher Goetz
Maurice Constantin-Weyer, La chasse au brochet
Denis Rigal, Eloge de la truite
Jean Rodier, En remontant les ruisseaux
Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche
Henri Bosco, Malicroix
Henry David Thoreau, Journal (22 octobre 1837-31 décembre 1840)
Laurent Madelon, Plaisirs de la pêche en montagne
René Hénoumont, Le jeune homme et la rivière
John Gierach, La-bas les truites...
Jacques-Etienne Bovard, La pêche à rôder
J. de Lespinay, Si vous prenez la mouche . . .
Sophie Massalovitch, Le goût de la pêche
Serge Sautreau, Le rêve de la pêche
Sean Nixon, Les Nuits du Connemara
Pierre Clostermann, La prière du pêcheur
Pierre Clostermann, Des poissons si grands
Pierre Clostermann, Mémoire au bout d'un fil
Pierre Clostermann, Spartacus, l'espadon
Maurice Genevoix, Tendre bestiaire
Maurice Genevoix, Rémi des Rauches
Jim Harrison, Gary Snyder, Aristocrates sauvages
Pierre Perret, Les poissons et moi
John Gierach, Même les truites ont du vague à l'âme
Pierre Affre, La vie rêvée du pêcheur
Jean-Pierre Comby, Rêves de pêcheur
Henry D. Thoreau, Walden, préface de Jim Harrison
Bartolomé Bennassar, Les rivières de ma vie, Maurice Toesca, Rêveries d'un pêcheur solitaire.
Cormark McCarthy, La route
William G.Tapply, Casco Bay, Dark Tiger
Histoire d'ombres, Hervé Jaouen
Les pieds dans l'eau, René Fallet
Elisée Reclus, Histoire d'un ruisseau
Justin Cronin, Quand revient l'été
Les Ardennes à fleur d'eau, Terres ardennaises
La mouche et le Tao, Philippe Nicolas
Brève histoire de pêche à la mouche de Paulus Hochgatterer
Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
La femme truite de Vincent Lalu
La grande rivière au coeur double, Ernest Hemingway
L'enfant et la rivière d'Henri Bosco
L'enchantement de la rivière de Philippe Nicolas
Le Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche de John Gierach
Partie de pêche au Yemen de Paul Torday
Le Testament d'un pêcheur à la mouche de John D. Voelker

Tags : Philippe Cortay, Alpes, Edmond Ardaille, Tony Burnand, Pêche à la mouche, Daniel Taboury, Cuiller, No kill, Pierre Clostermann, Lee Wulf, Lac, Truite
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#Posté le mardi 28 octobre 2014 10:25

Modifié le vendredi 31 octobre 2014 15:55

Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche, Editions CPE, 2011

Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche, Editions CPE, 2011Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche, Editions CPE, 2011
 
 
Ce livre n'est pas un livre comme les autres ! La belle histoire de la pêche à la Mouche de Touron offre une belle promenade dans la fabuleuse histoire de la pêche à la mouche. Un exercice qui n'est pas nouveau mais qui prend une allure de pérégrination, parfois même de parcours initiatique.
 
La pêche à la mouche n'est pas toute la pêche, bien entendu, mais elle concentre plus de technique et de métaphysique que toutes les autres. C'est peut-être pour cela qu'elle ne cesse d'interroger et de passionner. A. Thomazi, dans son Histoire de la pêche. Des âges de la pierre à nos jours paru en 1947, ne l'évoque qu'incidemment au cours de ses 645 pages et Jérôme Favard, dans Pêches de jadis, de naguère et d'ailleurs publiées en 1976 aux regrettées éditions Bornemann, évoque quant à lui 150 000 ans de pêche et passe, en chaussant des waders de sept lieues, du Néolithique à Confucius, mais on peut en apprécier le style et l'iconographie recherchée.
De toutes les techniques de pêche c'est bien la pêche à la mouche qui donne à lire une quantité astronomique d'ouvrages littéraires, techniques et parfois même artistiques. Le livre de Touron c'est un peu tout cela à la fois mais pas seulement, car l'auteur est aussi pêcheur ce qui le prémunie d'un style académique et austère et donne à son écriture une nuance passionnée et certainement amoureuse. Touron écrit moins une histoire d'historien qu'une histoire d'amour de la pêche à la mouche.

" Avec ma ligne de soie et mon hameçon délicat,
Je me promène dans une myriade de petites vagues
Et je trouve la liberté"
Li Yu, "Le chant du pêcheur"
in La belle histoire de la pêche à la mouche, Joan Miquel Touron

On relève quelques erreurs mineures à propos de la chronologie (page 133 l'Amérique du Nord n'est plus une colonie anglaise en 1864) ou d'interprétation (page 43) : les Croisades furent loin d'être « inutiles » car elles permirent d'arrêter l'expansionnisme arabo-musulman de l'époque, de transférer le gros de la violence féodale à l'extérieur de l'Europe et in fine de permettre aux villes européennes et à la bourgeoisie de se développer et de moderniser les structures sociales et politiques rien que ça, mais peu importe, ce ne sont que broutilles et pinailleries au regard de ce qui est offert au lecteur. 30 000 ans de pêche pour 223 pages divisées en vingt et un chapitres, c'est trop peu si l'on considère la période embrassée et c'est beaucoup si on considère la masse documentaire rassemblée pour cette histoire foisonnante et étonnante de mouches faites de plumes et de poils montées sur un hameçon.
Quelle drôle d'idée tout de même, attraper des poissons avec des plumes ! Je me souviens d'un passage de Mémoire au bout d'un fil de Pierre Clostermann. Ce dernier évoquait avec un brin d'étonnement et d'admiration des Amérindiens du Brésil qui avant de partir à la pêche prélevaient quelques plumes colorées d'un perroquet pour les nouer à l'emporte-pièce sur un hameçon, c'est simple, efficace, beau, fruit d'une longue expérience, pure et géniale intuition en même temps, voilà certainement depuis bien longtemps, sinon depuis le début, l'essence même de la pêche à la mouche.
 
Touron nous embarque dans ce voyage dans le temps. L'iconographie interpelle par sa richesse et sa précision, les textes documentaires sont bien choisis et nombreux. On note la présence d'un index très utile mais on regrette aussi l'absence d'une bibliographie que l'on devine fournie et qui pourrait permettre d'approfondir certaines périodes et de continuer ainsi le voyage.
L'auteur commence donc par une « préhistoire de la mouche ». Saumons et brochets et quelques autres poissons figurent sur les parois des grottes ou sur quelques objets au même titre que les grands herbivores ou prédateurs. Ces représentations pariétales m'ont toujours fasciné. Art premier qui a suscité un grand nombre d'hypothèses et d'interprétations. Que recherchaient donc les hommes dans les cavernes pour y peindre, dessiner, sculpter des animaux et même des poissons ? Loin d'être de l'art pour l'art, une décoration pour pratiques magiques ou pire, la simple représentation d'animaux chassés et consommés, ces représentations ont un sens. Il s'agit pour Jean Clottes et David Lewis-Williams dans Les chamanes de la préhistoire, d'une représentation d'un cosmos chamanique organisé, étagé dans l'espace de la grotte et qui sous l'effet d'une lumière vacillante se mettrait à bouger les unes avec les autres en interaction. Saumons et brochets (on peut citer le grand brochet de la fresque des chevaux pommelés de Pech Merle) participent à la danse et évoquent un monde, un en-deçà ou un au-delà, que le chamane tente de rejoindre pour y voyager. Une vision avec laquelle s'amusera au XXIe siècle Paulus Hochgatterer dans sa nouvelle Brève histoire de pêche à la mouche et plus poétiquement peut-être Jim Harrison et Gary Snyder dans leur conversation au sujet du Wilderness dans Aristocrates sauvages aux éditions Wildproject. Mais, nous sommes là dans une dimension plus onirique que technique.
Joan Miquel Touron continue son récit en passant par l'Antiquité grecque et romaine, le « flyfissinge » au Moyen Âge. Mais c'est avec l'époque moderne que le récit de l'auteur s'envole car les sources deviennent plus nombreuses. Dame Juliana Berners (1496), Fernando Barsuto (1539), Juan de Bergara (1624), Izaak Walton (1653) et bien d'autres auteurs donnèrent ses lettres de noblesse à la pêche à la mouche et initièrent un courant de réflexion qui ne dut sa longévité qu'à des mises en pratiques et des expériences critiques longuement répétées. Force est de constater que l'Espagne et l'Angleterre furent les deux foyers de la pêche à la mouche. La France en fut absente, étonnamment absente.

Pour Jean Ardaille Joan Miquel Touron, La belle histoire de la pêche à la mouche, Editions CPE, 2011dans Des mouches et des hommes (paru en 1994, livre quasiment introuvable aujourd'hui mais que tout moucheur devrait avoir lu au moins une fois dans sa vie), il faut attendre 1852 pour qu'un livre entièrement consacré à la pêche à la mouche soit écrit en français, c'est celui de Charles de Massas. Etrange inconnu de l'histoire ! Peut-être existe-t-il dans une bibliothèque perdue, un rayonnage oublié avec le livre manquant qui rattachera la France à la grande histoire de la pêche à la mouche... Mais pour Ardaille, il n'en demeure pas moins que dans les hauts plateaux et les hautes vallées, une pêche à la mouche rustique et paysanne, une pêche de subsistance devait exister, malgré des droits seigneuriaux que la Révolution française de 1789 abolira pendant la Nuit du 4 août. Touron met en lumière une autre idée. La technique peut avoir traversé la Manche et suivi les chemins de Compostelle et essaimé au gré de la nécessité, le long des cours d'eau grâce aux pèlerins à moins que ce ne soit le contraire... Saint François d'Assise prêchait aux oiseaux, les pèlerins pouvaient bien pêcher les poissons !
 
" Des amis de bonnes compagnie autour d'un verre d'eau et quatre olives,
et je rajouterai, après une partie de pêche,
voilà la recette d'un bonheur authentique"
Joan Miquel Touron

XIXe et XXe siècles voient le plein essor de la pêche à la mouche : conquête géographique à travers tous les continents en même temps que l'acclimatation des truites à des terres inconnues et surtout pêche à tous les étages. Mouche sèche, mouche noyée, nymphe puis streamer. Toute la colonne d'eau est «  pêchable », la truite est traquée dans ses moindres retranchements, elle n'a plus que pour salut la pratique d'un no kill que Touron évoque à juste titre avec la personnalité de Lee Wulff et une vision de plus en plus écologiste au fur et à mesure que l'habitat d'eau vive se dégrade suite à la pression humaine et à ses prédations dévastatrices.
L'un des avantages de ce livre est qu'il laisse le rêve libre, non corseté par des théories rigoristes, des préjugés rigides et intransigeants.
 
Le livre de Touron foisonne, aussi riche qu'une boîte à mouches bien garnie, et on se surprend à les ouvrir l'un et l'autre pour l'émerveillement prodigué. Il n'y a donc ni chapelle, ni schisme, il s'agit de la pêche à la mouche, dans toute sa richesse. C'est aussi une longue pérégrination à travers l'histoire, et le viatique du pêcheur à la mouche est maintenant complet, il se compose d'un livre sur le montage des mouches et de La belle histoire de la pêche à la mouche !
Chamane51 le 29/02/2013
 
Articles précédents :
 
Pêche et littérature, nature writing,
 
livres de pêche.

Henri Bosco, Malicroix
Henry David Thoreau, Journal (22 octobre 1837-31 décembre 1840)
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René Hénoumont, Le jeune homme et la rivière
John Gierach, La-bas les truites...
Jacques-Etienne Bovard, La pêche à rôder
J. de Lespinay, Si vous prenez la mouche . . .
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Pierre Clostermann, La prière du pêcheur
Pierre Clostermann, Des poissons si grands
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#Posté le jeudi 28 février 2013 12:04

Modifié le dimanche 03 mars 2013 09:29

Retour du salon de la pêche de Paris

Retour du salon de la pêche de ParisAprès quelques années de déception, on semble assister à une renaissance de ce salon. Retour du salon de la pêche de ParisIl est surtout pour moi l'occasion de faire des rencontres passionnantes. Discussions au Big Game Fishing Club France autour de la personnalité de Pierre Clostermann, avec l'écrivain Philippe Nicolas et ses nouveaux projets, avec les Editions du Trieux au sujet de leurs dernières publications dont je reparlerai prochainement sur ce blog.
 Retour du salon de la pêche de Paris
Un coup de coeur aussi pour les « mouches de lumière » d'IgoRetour du salon de la pêche de Parisr Stancev et dans un autre domaine (la pêche aux leurres) pour le stand de François Hue.
Tags : Pierre Clostermann, Igor Stancev, François Hue, BGFCF, Philippe Nicolas
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#Posté le dimanche 19 février 2012 03:00

Modifié le dimanche 26 février 2012 05:58

Pierre Clostermann, Des poissons si grands. La grande pêche sportive en mer, Flammarion, 1963

Pierre Clostermann, Des poissons si grands. La grande pêche sportive en mer, Flammarion, 1963Des poissons si grands. La grande pêche sportive en mer, Pierre Clostermann 






Premier livre de sa trilogie consacrée à la pêche sportive, Clostermann a signé une ½uvre majeure de la littérature halieutique. On entre dans ce livre comme l'on sort d'un port, certain d'aller à l'aventure de celle qui fait l'histoire.
 
Clostermann sait raconter les histoires, il a aimé les poissons, la mer et les hommes qui ont tenté de réaliser leurs rêves, par elle et parfois contre elle. On sait que la pêche fut pour lui une raison d'être et que dans les heures les plus sombres de l'histoire de l'Europe celle-ci lui a permis de retrouver un équilibre salvateur et la force de retourner au combat. Lorsqu'il s'engage à la Patriotic School de Liverpool aux côtés du Général de Gaulle, il le fait, à la grande stupéfaction des officiers anglais, avec un fagot de cannes à la main. Il pêche les carpes dans les douves du château d'Ashley malgré les tirs de DCA pendant la bataille d'Angleterre et reçoit des mains d'un lord anglais les cannes à mouche de son fils tué en combat aérien au-dessus de la Manche en 1940. On se demande si Clostermann, sans la pêche, aurait été le même homme.
 

 
« Ai-je rêvé ?
La mer est là, sous mes yeux, déserte. Le fauve s'est enfui et la vie reprend.
Une famille de marsouins reniflant, soufflant
déroule en glissades fluides son collier de dos noirs et huileux. »,
P. Clostermann
 
 
Pierre Clostermann, Des poissons si grands. La grande pêche sportive en mer, Flammarion, 1963Cependant, Des poissons si grands n'est pas une catharsis dans laquelle l'auteur aurait à évacuer les drames vécus. Il a tourné la page, pas de réminiscence et de refoulé avec Clostermann. Il nous livre à la pêche avec un style net, précis et sans fioriture. Dans sa préface, il place ses récits sous l'autorité bienveillante d'Ernest Hemingway, d'Isaac Walton, d'Herman Melville, de Lacépède et de Jonathan Swift : cela fait beaucoup certes, mais si on veut bien suivre l'auteur, on comprend alors que la pêche n'est plus une simple activité sportive et technique mais une véritable culture au sens plein du terme. Même s'il s'en défend dans son Avant-propos, ses histoires sont celles d'un véritable écrivain, et en ce sens il participe tout aussi pleinement que ses illustres prédécesseurs à l'édification d'une véritable culture halieutique. Des Poissons si grands est un classique qu'il nous faut lire et relire.
 

« Je passe le moulinet sur strike et aussitôt le moulinet hurle comme une scie à disque tranchant dans une bille de bois dur »,
P. Clostermann

 
Pierre Clostermann, Des poissons si grands. La grande pêche sportive en mer, Flammarion, 1963Chaque histoire de ce livre (j'en compte 34) est une véritable aventure, parfois dangereuse, une fois dramatique. Clostermann pêche le poisson-tigre au c½ur de l'Afrique, le dourados dans les chutes d'Iguassù entre le Brésil et l'Argentine, mais c'est la mer qui occupe Clostermann, avec des marlins, sail-fishs, coryphènes, requins makos, thons, espadons (voir Spartacus l'espadon dans ce même blog) et bien d'autres encore. Clostermann raconte, souvent avec humour, ses parties de pêche avec ces combattants valeureux qui parfois, après plusieurs combats acharnés, désespèrent le pêcheur. La pêche relève autant de l'effort physique que de la ruse et de la ténacité. Elle engage le pêcheur tout entier dans une empoignade qui parfois est un corps à corps sans pitié. La grande pêche sportive en mer est un sport de combat. Le 28 février 1966, un grand marlin de 4,62 m. lui vaudra plus de 7 h 00 de combat et 12 pages de récit !


« Deux fois j'ai failli à saisir mon rêve personnel de pêcheur
au travers des portes entrouvertes par le hasard. »,
P. Clostemann

 
Il y a également chez l'auteur une dimension esthétique, poétique, on la voit dans le style et les formules (surtout dans ce premier opus) mais aussi avec un texte court presque mystique que Clostermann a nommé la Prière du pêcheur. À la fois requête, demande d'intercession du divin envers le pêcheur qui modestement fait un avec la nature et sa dimension infinie. Peut-être est-ce davantage une oraison intérieure, un recueillement silencieux à mots murmurés pour s'attirer les bonnes grâces de la nature, du hasard ou de saint Pierre. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir le dernier quatrain en respectant les caractères utilisés dans l'édition que j'ai sous les yeux :


« Accorde-moi d'enfin prendre DES POISSONS SI GRANDS
Que la tentation de mentir en les décrivant
Me soit à jamais épargnée
Car je ne suis qu'un pauvre pêcheur.

Ainsi soit-il ! »
 
Chamane 51 le 14/02/2012
 
Articles précédents :
J. de Lespinay, Si vous prenez la mouche . . .
Sophie Massalovitch, Le goût de la pêche
Serge Sautreau, Le rêve de la pêche
Sean Nixon, Les Nuits du Connemara
Pierre Clostermann, La prière du pêcheur
Pierre Clostermann, Des poissons si grands
Pierre Clostermann, Mémoire au bout d'un fil
Pierre Clostermann, Spartacus, l'espadon
Maurice Genevoix, Tendre bestiaire
Maurice Genevoix, Rémi des Rauches
Jim Harrison, Gary Snyder, Aristocrates sauvages
Pierre Perret, Les poissons et moi
John Gierach, Même les truites ont du vague à l'âme
Pierre Affre, La vie rêvée du pêcheur
Jean-Pierre Comby, Rêves de pêcheur
Henry D. Thoreau, Walden, préface de Jim Harrison
Bartolomé Bennassar, Les rivières de ma vie, Maurice Toesca, Rêveries d'un pêcheur solitaire.
Cormark McCarthy, La route
William G.Tapply, Casco Bay, Dark Tiger
Histoire d'ombres, Hervé Jaouen
Les pieds dans l'eau, René Fallet
Elisée Reclus, Histoire d'un ruisseau
Justin Cronin, Quand revient l'été
Les Ardennes à fleur d'eau, Terres ardennaises
La mouche et le Tao, Philippe Nicolas
Brève histoire de pêche à la mouche de Paulus Hochgatterer
Un bon jour pour mourir de Jim Harrison
La femme truite de Vincent Lalu
La grande rivière au coeur double, Ernest Hemingway
L'enfant et la rivière d'Henri Bosco
L'enchantement de la rivière de Philippe Nicolas
Le Traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche de John Gierach
Partie de pêche au Yemen de Paul Torday
Le Testament d'un pêcheur à la mouche de John D. Voelker
Tags : Pierre Clostermann, Prière, Isaac Walton, Spartacus l'espadon, Hemingway
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#Posté le mardi 14 février 2012 07:00

Modifié le vendredi 29 juin 2012 12:17

Pierre Clostermann, Mémoires au bout d'un fil, Arthaud, 1984

Pierre Clostermann, Mémoires au bout d’un fil, Arthaud, 1984 Mémoires au bout d'un fil, Pierre Clostermann
 
 
Pierre Clostermann, dont on connaît le passé prestigieux d'aviateur (voir Spartacus, l'espadon), se fait ici mémorialiste des océans et des grands poissons qu'il a rencontrés au cours de ses parties de pêche innombrables. Le fil de la mémoire se tend, raccommode une vie entière faite de cette passion qui nous anime. Un fil d'Ariane que nous suivons autant pour échapper au labyrinthe d'un quotidien qui nous épuise, que pour nous rapprocher des eaux vives et recueillir la lumière étincelante sur les écailles des poissons.
 
« Dans une vie souvent jouée à pile ou face,
se souvent mêlées à ma passion semi séculaire de la pêche,
celle de la nature... », P. Clostermann.
 
Pierre Clostermann, Mémoires au bout d’un fil, Arthaud, 1984C'est en effet un recueil de souvenirs volumineux : des tarpons de Sete Cama, de l'Amazonie, des thons de Nouvelle Écosse, La Mauritanie, le Sénégal, les perches du Nil, le Botswana et l'Okavango, toutes les mers et tous les océans (combien de rivières et de lacs ?) ont vu Pierre Clostermann. Le parcours est impressionnant et laisse rêveur. Il fallait bien pour cela une mémoire de notaire et celle de poète mêlées.
 
Prouesse d'une vie vouée à la pêche, peut-être par nécessité. Une vie jouée à pile ou face écrit-il, une vie qui a besoin de la pêche pour assurer le souffle, pour se survivre. Hemingway, encore lui, écrit à P. Clostermann en février 1954 avec la même nécessité pressante, you dry fly fishing as i piss today. I hope you are better with a sea reel and rod, par-delà le parler rude que l'on connaît d'Hemingway, il exprime aussi comme Clostermann une capacité de résilience obtenue par la pêche par-delà la maladie et la douleur, le meilleur moyen, peut-être, de dépasser sa propre condition.
 

 « La vie est bien courte pour tout connaître de la pêche sportive. »,
P. Clostermann.
 
 
Ce fut une obsession de Clostermann d'assurer des règles à la pêche pour sa pérennité et la beauté du geste. Il participe activement, dès 1977, aux activités du bureau de l'International Game Fish Association (IGFA), Association Internationale des Poissons de Sport, que Clostermann préfère traduire par « poisson noble ». Il s'agit de donnerPierre Clostermann, Mémoires au bout d’un fil, Arthaud, 1984 des règles qu'une organisation internationale assez puissante et renommée pourra imposer afin de faire reculer les « viandards » comme les appelle l'auteur et pour aussi avancer une autre culture halieutique, celle du sport et de l'honnêteté envers les poissons.
 
Philosophie que Closterman avait déjà mise en avant dans la création du Big Game Fishing Club France en 1965 (le BGFCF), respect du poisson et No Kill, marquage pour mieux comprendre leurs migrations et leurs croissances, protection de l'environnement et dénonciation des pratiques de pêche abusives. En ce sens, Clostermann est plus qu'un grand pêcheur, c'est un pêcheur exceptionnel.
 

  « Le but de la pêche sportive n'est pas de remplir de poissons morts un bateau ou un panier, mais plutôt de moissonner des souvenirs »,
P. Clostermann.
 
 
Son livre est aussi un hommage. Hommage aux poissons, tarpons, marlins, espadons, truites, brochets aussi. À leurs pêcheurs comme les Amérindiens d'Amazonie qui pêchent avec un leurre, fait de plumes d'un ara, qu'ils lancent dans l'eau façon arbalète, aux Acadiens de la Nouvelle Écosse « abandonnés par la France à la vindicte anglaise » et qui sont de fameux pêcheurs. Partout où il est passé, Clostermann a toujours considéré que la compréhension et la sympathie à l'égard des pêcheurs lPierre Clostermann, Mémoires au bout d’un fil, Arthaud, 1984ocaux étaient le meilleur mot de passe pour de belles parties de pêche.
 
Il n'oublie pas non plus ses classiques, qui sont aussi les nôtres, à commencer par Maurice Genevoix et Ernest Hemingway. Il  néglige encore moins ses amis comme Serge Pestel pour la pêche à la mouche ou un Pierre Affre qu'il considère comme un pêcheur complet et talentueux. Il est d'évidence un homme aux amitiés fidèles.
 
Avec ce livre, nous avons une longue chronique halieutique à travers le monde, agrémentée de photographies et de dessins de l'auteur lui-même comme pour être certain de ne rien oublier de ses temps heureux passés sur l'eau, comme pour affirmer une nouvelle fois que, même au bout d'un fil, sa mémoire ne fait pas défaut.
 
Dessins de Pierre Clostermann (Mémoires au bout du fil)
 
Chamane51 le 16/01/2012
 
Articles précédents :

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Tags : Pierre Clostermann, Mémoires au bout d’un fil, IGFA, Viandards, Maurice Genevoix, Pierre Affre, Serge Pestel, BGFCF, No kill, Hemingway
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